Halloween III – Season Of The Witch

Début des années 80.

Jugeant avoir fait le tour de la question avec les deux premiers opus de la série, John Carpenter s’est mis en tête de faire une autre série de film ayant pour toile de fond la fête d’Halloween, sans avoir systématiquement Michael Myers dans le rôle de la crevure. Le top départ de cette série voulue anthologique est donné par Halloween III – Season Of The Witch, réalisé par Tommy Lee Wallace (l’adaptation du Ça de Stephen King, c’est lui!). Il est superflu de s’embarrasser du titre Halloween III tant il est à part du reste de la série. Contentons nous de l’appeler Season Of The Witch.

Le film s’ouvre sur une info télé pas si anodine que ça, la disparition d’une pierre de neuf tonnes sur le site de Stonehenge. Rien que ça!

On embraye sur un employé d’une fabrique de masque d’Halloween, Silver Shamrock, qui meurt assassiné dans un hôpital à l’issue d’une poursuite par un mystérieux individu. L’homme tient dans sa main un masque de citrouille estampillé Silver Shamrock. Il aurait découvert selon toute vraisemblance quelque chose de pas très net dans ladite fabrique.

Dan Challis, (Tom « big moustache » Atkins dans le rôle) le médecin en charge ce jour là sent qu’il y a quelque chose qui cloche dans cette histoire lorsqu’il est témoin de l’immolation de l’assassin dans son véhicule. Challis délaisse sa femme et ses gosses pour mener l’enquête à Santa Mira, bourgade californienne qui n’aurait pas dépareillé dans un épisode de la Quatrième Dimension, tant l’atmosphère qui règne en ce lieu est bizarre. Là sont fabriqués les masques Silver Shamrock. Notre héros sera secondé par la fille du défunt, avec laquelle il aura au passage une liaison.

Season Of The Witch est le vilain petit canard de la série, ce qui est fort dommage car il possède son lot de bonnes scènes malgré tout, la plupart lorsque l’action se déplace à Santa Mira. Que dire sans trop en dévoiler?

Il est surtout question de sorcellerie ancestrale dissimulée (masqué!) sous une grosse couche d’amusement populaire (voir ce spot que je vous met au défi de ne pas fredonner après visionnage du film) et de capitalisme triomphant. Sur ce dernier point, le film égratigne (un petit peu au passage, faut pas pousser non plus) l’emprise de ces grands groupes qui s’installent dans ces petites localités, par le biais d’une scène entre Challis et l’ivrogne du coin, qui déplore le manque d’ embauche des gens du cru.

Ici le mal absolu n’est pas masqué et n’avance pas aveuglément avec un couteau démesurément gros. Ici le mal absolu est incarné par un homme en complet veston du nom de Cochran. Il se fait une joie de refourguer à travers tout le pays des masques pas si inoffensifs que ça.

Cochran est secondé dans son business mortifère par des hommes de main bien inquiétants. Ils sont un peu une version adulte et costard cravate des mômes du Village Des Damnés.

Malgré un honnête métrage et un final ouvert que l’on présume apocalyptique, le film sera un bide. Et Michael Myers reviendra au quatrième épisode.
John Carpenter a plusieurs casquettes sur le métrage. Il compose d’abord la B.O avec son collaborateur régulier de l’époque, Alan Howarth. Les compères signent là l’une de leur meilleure partition. Carpenter a également le poste de producteur.

Donnez une chance à Season Of The Witch, ou une seconde chance si vous l’avez déjà vu, car il reste en soi un honnête divertissement.

JL

The clock is ticking! It’s almost time !

Note D’Intention

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Ça va bien?
Ce blog ne prétend en aucun cas être un panorama exhaustif du genre fantastique.
N’attendez surtout pas un énième article sur The Shining de Stanley Kubrick, ni sur la cultissime série The Twilight Zone (La Quatrième Dimension en nos contrées). Des œuvres pour lequel j’ai le plus grand respect au demeurant.
La dernière production Marvel dopée aux gros FX… Pas ici, désolé.
Ma volonté ici est de traiter d’oeuvres connues quoique plus confidentielles ou carrément passé inaperçue, tout du moins ici en France. Des films, livres, b.ds, comics qui ne sont pas vraiment des chefs d’oeuvres ou considérés comme telle, mais qui ne déméritent pas non plus. Des œuvres réussies qui n’ont pas forcément rencontré leur public.
Si d’aventure je vous parle du King de l’horreur, n’attendez pas un sujet sur un hôtel hanté ou une lycéenne qui a un don de télékinésie, ni une étude approfondie de sa bibliographie. D’autres, blogueurs, fans, universitaires… l’ont déjà fait et bien mieux que moi.
Si par hasard je vous cause de Big John, cela ne sera sûrement pas pour faire une énième critique d’Halloween ou de The Thing.
D’ailleurs, pas de critique en ce lieu. Juste le point de vue d’un amateur du genre fantastique à destination d’autres amateurs du genre.
Si vous attendez que je vous parle de la dernière tendance… vous risquez d’attendre longtemps!

Très jeune je suis tombé à pieds joints dans le genre. Au début des années 90 plus précisément. J’écoutais, horrifié, le compte rendu de films d’horreur d’un mec de mon école. Appelons le Kevin. Si ça se trouve, il s’appelle vraiment comme ça. Kevin, donc, me racontait avec force détails et bien souvent bruitages évocateurs à l’appui, ses lectures de la défunte collection Gore (édition Fleuve Noir… Gore, Pocket Terreur, voir J’ai Lu Épouvante sont des collections qui manquent cruellement dans les rayonnages de nos librairies. Heureusement que l’on peut encore se rabattre sur les bouquinistes ou les vide-greniers).
Durant la même période, je regardais le film d’horreur du samedi soir 23h00 sur Canal + (sauf le premier samedi du mois… Allez savoir pourquoi!) J’ai pu voir des œuvres, essentielles, comme Freddy 5 L’enfant Du Cauchemar, Simetierre, Killer Klowns From Outer Space… Essentielles je vous dis.
A la même époque, j’ai vu sur grand écran Le Silence Des Agneaux. J’en suis ressorti de la salle blême et avec le sentiment d’avoir vécu une expérience cinématographique marquante. Quelques années auparavant, Les Incorruptibles de De Palma m’avait procuré la même sensation. Et je les revisionne encore aujourd’hui avec le même plaisir.
Dans la foulée, je lisais mon premier Mad Movies, n°72, numéro d’été, avec Freddy, encore lui, en couverture. Je ne vous ferais pas le sempiternel refrain « Mad Movies c’était mieux avant ». Un jeune qui découvre Mad Movies là maintenant vous dira exactement la même chose dans 20 ans.
Je crois que le même été, je lisais mon premier Stephen King. Dead Zone. La claque.

Ma volonté ici est de proposer un blog sans prétention et passioné (il aura au moins ce mérite s’il n’est pas passionnant) sur le genre fantastique.
Bienvenue!

JL

P.S : le nom de ce blog est un détournement du film Forbidden Zone de Richard Elfman, frangin du Danny du même nom, lui même compositeur attitré du réalisateur Tim Burton que vous connaissez a n’en point douter.

It’s only a movie!